Les soins esthétiques pour les peaux noires et métissées
Spécificités et précautions
Chaque phototype comporte ses propres caractéristiques. les peaux noires et métissées présentent leurs propres particularités physiologiques, biologiques et pigmentaires. Une approche éclairée de la prise en charge esthétique permet d’envisager des corrections ou des améliorations dans le respect de la sécurité et du bien-être du patient.
Les réactions peuvent varier selon les antécédents médicaux, le type de peau et les techniques utilisées. Pour toute question concernant un traitement esthétique, il est recommandé de consulter un professionnel de santé habilité.
Plus de collagène et moins de rides
La structure dermique des peaux noires et métissées présente certaines spécificités par rapport aux peaux claires, principalement en raison de la quantité de la mélanine, ainsi que de la structure du derme. Ces différences ont aussi un impact sur la manière dont ces peaux réagissent au vieillissement.
Tout d’abord, l’épiderme a tendance à être plus épais que les peaux caucasiennes. Cela permet une meilleure protection contre les agressions externes comme les rayons UV et réduit la déshydratation de la peau.
Grâce à une densité de collagène plus importante qui contribue à maintenir la peau plus ferme et élastique, les peaux noires et métissées ont un vieillissement cutané plus lent et développent moins de rides en raison de l’épaisseur de la peau, de sa densité en collagène, et de la protection naturelle contre les rayons UV. Toutefois, elles sont plus susceptibles de développer des problèmes de pigmentation. D’où l’importance de choisir des soins adaptés pour maintenir leur santé et leur éclat.
Soins ciblés et protocoles spécialement paramétrés
Les injections d’acide hyaluronique et de biostimulateurs du collagène sont bien tolérées, d’autant plus que les peaux foncées sont plus épaisses que les peaux claires. Attention toutefois aux risques d’inflammations post acte. Les traitements par HIFU, c’est-à-dire les ultrasons focalisés de haute intensité, utilisés pour stimuler la production de collagène et apporter un aspect lifté au visage, ont un profil de sécurité bien établi pour les patients de différentes origines ethniques.
Par contre, les peaux noires et métissées sont plus susceptibles d’avoir une réponse inflammatoire plus marquée, augmentant le risque de cicatrices hypertrophiques ou chéloïde, c’est-à-dire des cicatrices épaisses, surélevées et souvent pigmentées. Par conséquent, tout traitement invasif ou qui peut provoquer une cicatrisation doit être mûrement réfléchi avant de passer à l’acte. C’est pourquoi certains traitements, notamment avec des lasers, doivent être abordés avec la plus grande prudence, ou même écartés. Il est préférable de faire un test préalable sur une portion de peau afin d’examiner la réaction dans les 24 heures qui suivent.
La consultation d’un professionnel de santé habilité est nécessaire afin de bien comprendre vos attentes et vous conseiller au mieux sur des solutions adaptées à vos besoins.
Lasers fractionnés non ablatifs et peelings doux
Les lasers ablatifs type CO2 et lasers infrarouges doivent être évités, ils détruisent la couche superficielle de la peau d’où un risque important d’hyperpigmentation post-inflammatoire, un rebond pigmentaire, ou l’apparition de taches claires ou foncées. Les médecins et dermatologues esthétiques préfèrent limiter les risques et proposent la plupart du temps des traitements aux lasers non-ablatifs fractionnés avec un réglage doux, ou encore une radiofréquence fractionnée. Les LED sont également recommandés pour leur effet anti-âge.
La lumière pulsée intense, ou IPL, est à éviter. Cette lumière n’étant pas sélective, elle peut induire une absorption excessive par la mélanine, entraînant des effets tels que des risques de brûlures ou d’hyperpigmentation.
Les peelings forts type phénol ou TCA à 30% sont également déconseillés. Ils peuvent déclencher une réponse inflammatoire importante et avec, une dérégulation de la mélanine, résultant en un teint inégal, un rebond pigmentaire et des brûlures.
Mais il y a toujours une solution, celle de la douceur (et d’un peu de patience). Les peelings doux et progressifs en plusieurs séances espacées de quelques semaines à base d’acide lactique, un acide star des peelings, ou encore azélaïque ou mandélique, des acides doux et connus pour leurs propriétés lissantes et leur capacité à corriger les taches pigmentaires et les cicatrices d’acné, apporteront un joli résultat sans compromettre l’intégrité cutanée.
Epilation au laser
Heureusement, grâce aux avancées technologiques, il est tout à fait possible de faire des séances d’épilation au laser, habituellement entre 5 et 10 séances espacées de 6 à 8 semaines environ. Ces lasers ont une longueur d’onde adaptée et sont paramétrés spécifiquement pour les peaux foncées.
Soins et protection solaire
La protection solaire post-soins est indispensable afin d’éviter une hyperpigmentation. Quant aux soins cosmétiques, il conviendra de bien les choisir et de se faire conseiller par un spécialiste. Privilégier des crèmes hydratantes nourrissantes et antitaches qui répondront mieux aux besoins spécifiques aux peaux foncées.